La question de la souffrance enseignante à l’aune de la sociologie critique

  • Jeudi 10 novembre 2016 de 13 h à 14 h 30
  • Salle A10-3001, Faculté d’éducation, Campus principal, Université de Sherbrooke

Conférencière/Conférencier

Photo de Arianne Robichaud

Robichaud, Arianne

Arianne Robichaud (Ph.D. fondements de l’éducation) est professeure régulière au département d’éducation et pédagogie de l’Université du Québec à Montréal : ses principaux champs d’intérêts concernent l’articulation de théories sociologiques et philosophiques critiques (École de Francfort, Chomsky, Russell, Arendt) à différentes sphères éducatives relevant des fondements de l’éducation (travail enseignant et conditions de travail, nature des savoirs enseignants, nature des savoirs en formation des maîtres, autorité et émancipation en éducation). Elle a notamment étudié la philosophie sociale à l’Université Goethe et à l’Institut für Sozialforschung de Francfort (Allemagne), l’épistémologie au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Cambridge, É.-U.) et collaboré à l’écriture d’articles scientifiques avec Noam Chomsky.

Description

Cette conférence vise à éclairer les rapports entre la rationalisation constante du système éducatif québécois depuis les années 1980 et la souffrance vécue par les enseignants des ordres primaire et secondaire au quotidien dans l’exercice de leurs fonctions : son principal objectif est d’illustrer en quoi certains modes de régulation de l’État en éducation, d’inspiration idéologique néolibérale (décentralisation, imputabilité, obligation de résultats, contrats de performance, compétition entre les établissements, etc.), ont pu contribuer au phénomène de la souffrance enseignante qui préoccupe de plus en plus de chercheurs depuis une quinzaine d’années. En effet, plusieurs spécialistes européens, américains et québécois du travail enseignant rendent compte d’une certaine souffrance, d’une détresse, d’un stress et de nombreuses autres difficultés psychologiques éprouvées par les enseignants dans leur milieu de travail, et la plupart de ces études lient la complexification croissante du travail enseignant observée depuis une trentaine d’années à ces manifestations psychologiques : en élaborant un cadre théorique inspiré des principaux penseurs de l’École de Francfort (Horkheimer, Adorno, Habermas et Honneth), dont les assises théoriques sont précisément fondées sur une articulation entre les structures et mesures étatico-politiques de la société et le vécu quotidien et personnel des acteurs sociaux, cette conférence cherche donc à lier une analyse globale des transformations du système éducatif québécois depuis les années 1980 au phénomène située et contextualisé de la souffrance enseignante.

Celle-ci sera également diffusée en direct à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/groups/898626930244130/

Vous êtes toutes et tous cordialement les bienvenu(e)s à participer à cette activité d’échange scientifique. Pour toutes informations supplémentaires sur cette conférence, vous pouvez contacter Brigitte Caselles-Desjardins.