Représentations scolaires et culture hip-hop : expériences et trajectoires

  • Mercredi 13 mai 2009 à 11 h 15
  • Pavillon UCU, salle 205 Université d'Ottawa

Conférencière/Conférencier

Photo de Myriam Laabidi

Laabidi, Myriam

Myriam Laabidi est doctorante finissante en sociologie de l’éducation à l’Université Laval et professeure de sociologie au cégep. Elle enseigne aussi à l’université. Ses intérêts de recherche portent sur la compréhension et le lien entre les cultures jeunes et la persévérance à l’école et la transférabilité des schèmes en situation scolaire.

Description

Dans le cadre de cette recherche atypique, nous avons décidé de nous concentrer sur la compréhension du facteur particulier de décrochage scolaire qu’est la culture des jeunes vécue en dehors du cadre familial et entendue par Ouellet (1994) comme « des intérêts et des valeurs, des goûts, des modes de communication » (p. 6). Pour les besoins de cette thèse, nous nous intéresserons à la culture hip-hop dans la mesure où elle véhicule un important processus identitaire pour les jeunes et aussi pour les disciplines artistiques qui la composent. Ainsi, nous nous proposons de comprendre l’expérience scolaire en fonction de l’expérience hip-hop afin de vérifier s’il existe une relation entre ce mouvement jeune et la persévérance scolaire. Pour y répondre, nous avons mené des entretiens semi-dirigés auprès de 28 jeunes appartenant au hip-hop. 

Nos résultats sont intéressants. La culture hip-hop ne dévalorise pas l’école. Par contre, il arrive qu’elle soit choisie au profit de l’école si une carrière artistique est envisagée. Nous parlons alors d’une professionnalisation des loisirs. Ce qui est très nettement ressorti, c’est que le hip-hop aide le jeune à endurer l’école en y occupant ses temps libres et en le motivant à y aller. Il est aussi un incitatif à la réussite scolaire, puisqu’il oblige le jeune à être bien organisé pour avoir un maximum temps à accorder à sa culture. Aussi, le hip-hop est utilisé comme stratégie d’apprentissage et il favorise la transférabilité des schèmes, c’est-à-dire l’application des façons de faire hip-hop à des façons de faire scolaires.